samedi 10 août 2024

Le faon des rues

 



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Le Faon des Rues

Sous le ciel bleu, un faon d'acier,
Dressé, figé, en plein marché,
Les passants s'étonnent, leurs yeux captivés,
Par cet enfant de métal, de rouille habillé.

Tu te tiens là, solitaire et fier,
Tes formes anguleuses défiant l'éphémère,
Le temps glisse sur ta peau sans ride,
Et pourtant, ton regard est vide.

Ô faon étrange, es-tu le fruit
D'un rêve brisé, d'une nuit sans nuit ?
Ton ombre s'étend sur le pavé gris,
Comme un souvenir d'un monde englouti.

À tes pieds, les pavés se courbent,
Comme pour te rendre hommage, te plonger dans l'ombre,
Mais toi, tu restes, insensible à l'heure,
Inébranlable, face au flot des heures.

Charles aurait aimé ta triste splendeur,
Ton cœur de fer, sans ni peur,
Car tu es l'emblème du rêve chaleur artificielle,
Une beauté froide, un éclat immortel.

Dans ce silence où la ville te fuit,
Tu es l'idole d'un monde sans nuit,
Et sous les étoiles de ton ciel figé,
Le faon des rues, à jamais resté.

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