Les prises de risque des adolescents

vendredi 21 décembre 2007

Je me suis rendue à une conférence de l’Ecole des Parents dont le thème est d’actualité : « les prises de risque des adolescents »
Voici ce que j’en retiens :

Ethymologie du mot RISQUE : couper des racines

2 types de risques :

1. les risques constructifs qui aident l’ado à déplacer son agressivité, à prendre confiance en lui, à se faire valoir, à se tester.
2. les risques destructeurs, addictions, pathologies de l’excès qui nécessitent une prise en charge médicale.

L’adolescence revisite la petite enfance, la période d’opposition autour des 2 ans.
La mutation à laquelle est confrontée l’ado. le rend étranger à lui-même comme vis-à-vis des autres.
Physiquement et psychiquement il est en proie à une agitation interne entraînant des répercussions, une crise souhaitable parce qu’elle aide le futur adulte.

Il peut être dans l’ « agir » pour ne pas réfléchir et s’angoisser.
La société qui privilégie les modèles de performances, d’action, de perfection peut aussi rendre l’ado inquiet.
L’ado est en quête de reconnaissance, d’identité il a besoin d’être rassuré.et sécurisé même s’il prouve le contraire.
Il est d’une grande vulnérabilité malgré les apparences (cf « le complexe du homard » F. DOLTO)

Le 1er risque que l’ado prend, c’est de s’opposer à sa famille suscitant au pire représailles ou rejet, ou au minimum l’incompréhension générale.

Grandir, c’est se séparer, traverser des crises, quitter les valeurs parentales (pour y revenir ensuite ds la plupart des cas)
Attention à ne pas confondre actes et personne, un ado qui vole ds un magasin , s’enivre ou fume un joint, ne devient pas un voleur, un alcoolique ou un drogué.
S’il ne faut pas faire l’autruche, il est important de ne pas basculer ds l’autoritarisme qui pourrait conduire l’ado à devenir ce qui lui est reproché.

Difficile équilibre : AUTORITE et non AUTORITARISME, ni trop permissif ni trop contraignant.
Négocier sur une sortie commune (oui on peut leur demander de temps en temps de partager une activité commune, et la négocier), mais ne pas négocier sur nos valeurs fondamentales.

Quid de l’ado soumis, obéissant, sage qui ne fait pas de crise ? C’est une bombe à retardement.
Il peut être ainsi parce que trop confortable ds une famille trop parfaite (phénomène Tanguy), ou parce qu’il y a une fragilité chez un parent, inversant les rôles, il s’érige alors en protecteur.
La crise peut survenir alors ultérieurement et s’avérer plus difficile qu’à l’âge adolescent.

Travail des parents : susciter intérêt et désir chez l’ado en dehors de la famille, que l’ado ne soit pas trop confortable non plus chez lui, refuser par ex l’installation permanente d’un jeune couple chez soi, (si ce n’est en dépannage).
Magiciens équilibristes sages philosophes, ce que les parents apprennent à devenir face à leurs ado en crise.
Ne pas hésiter à se faire aider, car les parents sont parfois mal placés pour juger de la bonne santé psychique de leur ado, c’est le regard extérieur qui éclaire parfois.

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Brigitte Scarbonchi